jeudi 19 janvier 2012

Poème


L’éclair tue
retourne les yeux
la joie
efface
la joie

effacée
vitre de mort
glacée
ô vitre
resplendissante
d’un éclat qui se brise
dans l’ombre qui se fait

je suis
ce qui n’est pas
j’ouvre

les dents mêlées
des morts
et les grincements de la lumière
qui m’enivre
de l’étreinte
qui s’étouffe
de l’eau
qui pleure
de l’air mort
et de l’âme de l’oubli

mais rien
je ne vois
rien
je ne ris plus
car à force de rire
je transparais.

Georges Bataille, L’Archangélique et autres poèmes, préface de Bernard Noël, Poésie/Gallimard, n° 419, 2008,p. 98 et 99

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