jeudi 10 novembre 2011

Le Malade imaginaire


PROLOGUE, édition de 1674


Le théâtre représente une forêt.

UNE BERGERE, chantant. 
Votre plus haut savoir n'est que pure chimère,
Vains et peu sages médecins;
Vous ne pouvez guérir, par vos grands mots latins,
La douleur qui me désespère:
Votre plus haut savoir n'est que pure chimère.
Hélas! hélas! je n'ose découvrir
Mon amoureux martyre
Au berger pour qui je soupire,
Et qui seul peut me secourir.
Ne prétendez pas le finir,
Ignorants médecins; vous ne sauriez le faire:
Votre plus haut savoir n'est que pure chimère.
Ces remèdes peu sûrs, dont le simple vulgaire
Croit que vous connaissez l'admirable vertu?
Pour les maux que je sens n'ont rien de salutaire:
Et tout votre caquet ne peut être reçu
Que d'un MALADE IMAGINAIRE.
Votre plus haut savoir n'est que pure chimère,
Vains et peu sages médecins, etc.

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