lundi 12 décembre 2011

Poème

En l’absence de la femme aimée,
follement étourdie la nuit emprunte ses jambes,
chausse de petits souliers de glace
et se met à danser de ton lit
à la salle immense de l’insomnie.

Les souliers tintent, tourbillonnent, martèlent, sautent
sans pitié, ouvertement, sans cesse
et pour eux c’est bien, c’est sûr ils dansent avec un autre,
ton amour incrédule n’arrive qu’à les guider
de la jalousie à l’adultère,
tu les entends toute la nuit de plus en plus glaçants —
et ils ne dégèlent qu’au moment
où elle revient chez toi…


Vladimir Holan (1905-1980) – Mozartiana (1963)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire